Nouveau Président en Polynésie Française
Depuis hier, nous avons un nouveau Président en Polynésie Française, Oscar TEMARU. Le précédent, Gaston TONGSANG, démissionnaire, s'est représenté mais n'a pas été réélu.
La vie politique locale est en ébullition depuis que la loi organique de 2004 a donné à la Polynésie Française des institutions et une autonomie importante. Depuis, les hommes politiques locaux, à coups d'alliance, de contre-alliance et de retournement de veste, font et défont les majorités.
L'esprit des institutions de la Polynésie Française n'est pas sans rappeler la IVème République, son régime parlementaire et l'instabilité qui en résultait. Ici, le Président n'est pas élu au suffrage universel direct mais est élu par les représentants de l'Assemblée, et je crois que les candidats doivent être issus de ses rangs. Et comme aucun parti n'a la majorité absolue, les majorités sont très fragiles et se défont très facilement. Depuis 2004, il y a déjà eu 8 Présidents différents et bien évidemment, aucun n'est allé au bout de son mandat. En réalité, ils ne sont pas si différents puisqu'il n’y a trois noms qui se succèdent : Oscar TEMARU, Gaston FLOSSE et Gaston TONGSANG.
Pour mieux comprendre leur historique, voici une brève romance simpliste, que pourrait me reprocher ceux qui connaissent le sujet, mais qu'apprécieront les novices de France :
Aux origines de la vie politique polynésienne, il y a Gaston FLOSSE, qui dès les années 1960, a commencé à avoir un pouvoir important en Polynésie Française (qui ne s'appelait pas ainsi à l'époque et avait d'autres institutions), notamment grâce à au RPR et à Jacques CHIRAC, dont Gaston FLOSSE est un ami très proche (on les soupçonne même d'avoir eu des arrangements que la justice pourrait condamner s'ils étaient avérés). Et pendant très longtemps, Gaston FLOSSE semblait indéboulonnable car il bénéficiait notamment du soutien du "Gouvernement central" qui voyait d'un bon œil son approche autonomiste (plus de liberté pour la Polynésie Française tout en gardant un attachement fort avec la France) et sa bienveillance à l'égard des essais nucléaires (je mets de côté les éventuels "petits arrangements entres amis").
Mais en 2004, c'est le "Taui", alias le changement, Oscar TEMARU est élu Président de la Polynésie Française. Et plus qu'un changement, c'est une révolution puisqu'Oscar TEMARU est indépendantiste et a pour slogan : "L’accession de notre Pays à sa pleine et entière souveraineté est notre principal objectif".
Pendant qu'Oscar TEMARU préside l'exécutif polynésien, Gaston FLOSSE cherche à revenir au pouvoir et forme un disciple pour la suite, un certain Gaston TONGSANG. Ce dernier finira par "tuer le père" et accédera par deux fois au pouvoir, en 2006 et en 2008. Et très récemment, il a été mis en minorité par une alliance autonomiste-indépendantiste FLOSSE-TEMARU-BOUISSOU, BOUISSON étant un autonomiste ancienne allié à TONGSANG.
En résumé, la Polynésie Française souffre d'une instabilité politique chronique liée à un rapport de force égal entre les différentes formations politiques et des institutions très démocratiques mais très instables. Et d'un point de vue extérieur, je rajouterai également que les ambitions politiques ainsi que les changements de camp récurrents n’arrangent rien (litote). Pour la région, une telle instabilité est bien sûr un handicap et j’arrêterais là mon jugement de valeur car je ne crois pas que la situation soit plus enviable en France.
La vie politique locale est en ébullition depuis que la loi organique de 2004 a donné à la Polynésie Française des institutions et une autonomie importante. Depuis, les hommes politiques locaux, à coups d'alliance, de contre-alliance et de retournement de veste, font et défont les majorités.
L'esprit des institutions de la Polynésie Française n'est pas sans rappeler la IVème République, son régime parlementaire et l'instabilité qui en résultait. Ici, le Président n'est pas élu au suffrage universel direct mais est élu par les représentants de l'Assemblée, et je crois que les candidats doivent être issus de ses rangs. Et comme aucun parti n'a la majorité absolue, les majorités sont très fragiles et se défont très facilement. Depuis 2004, il y a déjà eu 8 Présidents différents et bien évidemment, aucun n'est allé au bout de son mandat. En réalité, ils ne sont pas si différents puisqu'il n’y a trois noms qui se succèdent : Oscar TEMARU, Gaston FLOSSE et Gaston TONGSANG.
Pour mieux comprendre leur historique, voici une brève romance simpliste, que pourrait me reprocher ceux qui connaissent le sujet, mais qu'apprécieront les novices de France :
Aux origines de la vie politique polynésienne, il y a Gaston FLOSSE, qui dès les années 1960, a commencé à avoir un pouvoir important en Polynésie Française (qui ne s'appelait pas ainsi à l'époque et avait d'autres institutions), notamment grâce à au RPR et à Jacques CHIRAC, dont Gaston FLOSSE est un ami très proche (on les soupçonne même d'avoir eu des arrangements que la justice pourrait condamner s'ils étaient avérés). Et pendant très longtemps, Gaston FLOSSE semblait indéboulonnable car il bénéficiait notamment du soutien du "Gouvernement central" qui voyait d'un bon œil son approche autonomiste (plus de liberté pour la Polynésie Française tout en gardant un attachement fort avec la France) et sa bienveillance à l'égard des essais nucléaires (je mets de côté les éventuels "petits arrangements entres amis").
Mais en 2004, c'est le "Taui", alias le changement, Oscar TEMARU est élu Président de la Polynésie Française. Et plus qu'un changement, c'est une révolution puisqu'Oscar TEMARU est indépendantiste et a pour slogan : "L’accession de notre Pays à sa pleine et entière souveraineté est notre principal objectif".
Pendant qu'Oscar TEMARU préside l'exécutif polynésien, Gaston FLOSSE cherche à revenir au pouvoir et forme un disciple pour la suite, un certain Gaston TONGSANG. Ce dernier finira par "tuer le père" et accédera par deux fois au pouvoir, en 2006 et en 2008. Et très récemment, il a été mis en minorité par une alliance autonomiste-indépendantiste FLOSSE-TEMARU-BOUISSOU, BOUISSON étant un autonomiste ancienne allié à TONGSANG.
En résumé, la Polynésie Française souffre d'une instabilité politique chronique liée à un rapport de force égal entre les différentes formations politiques et des institutions très démocratiques mais très instables. Et d'un point de vue extérieur, je rajouterai également que les ambitions politiques ainsi que les changements de camp récurrents n’arrangent rien (litote). Pour la région, une telle instabilité est bien sûr un handicap et j’arrêterais là mon jugement de valeur car je ne crois pas que la situation soit plus enviable en France.